Récit : les courses terrifiantes de madame Padbol.

Comme annoncé dimanche, j’ai écrit la version cauchemardesque d’un passage au supermarché  (je vous conseille de  lire la version idyllique avant et pour cela, il vous suffit de cliquer ici). Certains passages sont véridiques (pour ne pas dire tous). Allez, c’est parti.

Vous vouliez faire un drive mais il était trop tard et comme  vous n’avez plus rien à manger à la maison, vous êtes obligée de faire vos courses à l’heure de pointe et avec vos enfants. Vous arrivez sur le parking bondé mais vous repérez une place disponible et parfaite (éloignée des parcs à caddie mais suffisamment proche de l’entrée). Vous n’êtes qu’à deux allées de cette place providentielle et pas une voiture à l’horizon. Un piéton traverse devant vous, un deuxième puis un troisième et quand vous avancez enfin vers la place, vers votre place, un véhicule s’y gare. Vous étiez si proche… Vous jurez intérieurement (vos enfants sont dans la voiture et vous avez à cœur de les éduquer correctement). Finalement,  vous vous résignez à vous garer à côté des chariots. Le véhicule voisin mange votre place avec son SUV/monospace/voiture sans permis mais vous parvenez après moult manœuvres à loger votre petite titine dans l’espace restant.

Vous descendez en demandant à vos enfants d’attendre quelques secondes. Vous avez du mal à vous extirper de votre voiture et vous vous contorsionnez tant bien que mal. Une fois dehors, vous entendez un « bing » synchronisé de chaque côté de la voiture. Trop longue, maman! Intérieurement, vous jurez.

Vous n’avez pas de pièce mais puisque vous avez littéralement le nez collé sur l’abri à caddie, vous avez eu tout le loisir de constater que l’un d’eux est muni d’un jeton oublié. Vous ouvrez votre coffre pour prendre les sacs et vous vous rendez compte que vous les avez laissés dans l’entrée/la véranda/le cagibi. Au moment où vous sortez la tête du coffre, vous constatez que votre caddie et son jeton se sont fait la malle avec une autre. Dans votre tête, les gros mots se bousculent. Vous gardez la bouche close.

Vous allez à l’accueil pour quémander un jeton. L’hôtesse n’est pas disponible et vous essayez d’attirer son attention. Vos tentatives de mime restent vaines (et oui, vous perdez toujours au Cranium sur les épreuves de mime…Vous le savez pourtant). Vos enfants prennent les barrières pour des barres asymétriques et se roulent au sol. Vous leur demandez d’arrêter… En vain. Lorsque votre tour arrive, vous demandez poliment à l’hôtesse le précieux jeton. En vous le donnant, elle vous glisse un « c’est bête d’avoir attendu pour cela! ». Vous allez chercher un caddie un peu dépitée. Vous entrez dans le magasin pour la seconde fois quand un client remet en place un chariot-voiturette. Vos enfants décrètent qu’ils veulent ce chariot. Vous tentez d’expliquer que vous avez beaucoup de courses à faire et qu’ils ne tiendront pas à deux dans ce chariot. Ils n’en démordent pas, ils s’installent dans l’habitacle et s’agrippent au volant. Déjà bien épuisée par vos mésaventures, vous décidez de prendre la voiturette et vous allez ranger le caddie (vous ne récupérez pas le jeton, absorbée par vos pensées moroses). Vous entrez dans le magasin pour la troisième fois.

Vous choisissez le portillon automatique de gauche/droite qui reste fermé. Vous reculez, avancez, reculez, avancez et puis vous passez à côté tout en laissant échapper un juron (vous vous dites que vos enfants n’ont pas entendu).

Vous fouillez l’intérieur de votre sac à la recherche de votre liste de courses. Vous ne la trouvez pas. Vos enfants sont déjà sortis de la voiturette qui ne roule pas droit et ils se sont dispersés. Vous les appelez tout en essayant de remplir votre caddie et d’activer votre mémoire.

 Super, l’un de vos enfants vient vers vous … pour vous dire qu’il a envie de faire pipi. Vous regroupez vos troupes direction les wawas (cracras ou pas) et après cet interlude, vous reprenez vos courses.

Vous essayez d’attraper un paquet de sucre mais vous êtes trop petite et vos enfants courent partout, impossible de faire la courte échelle à l’un d’eux (en plus, votre dos est en vrac depuis que vous êtes sortie de votre voiture en jouant les contorsionnistes). Vous tentez l’ascension des rayonnages quand une cliente vous propose son aide d’un air condescendant. Elle tend simplement le bras pour se saisir du paquet de sucre et vous descendez des étagères en vous sentant petite et ridicule. Ses enfants sont sages comme des images, ils l’ovationnent. Les vôtres sont localisables au son et vous prenez la direction du rayon alcool. Pourvu qu’ils ne cassent rien ! 

Vous blanchissez en voyant l’un d’eux porter un pack de bière. Il hurle « c’est la bière pour papa ». Vous rougissez. Vous apercevez un autre une bouteille à la main. Il vous crie fièrement : « c’est ton rosé pour toi, maman ». Vous avez une suée. Les clients vous regardent bizarrement.

Vous touchez enfin au but : direction les caisses. Mais vos enfants en ont décidé autrement. Ils vous apportent des dizaines d’objets qu’ils souhaitent vous faire acheter. Un « non » puis « deux » et c’est la course poursuite façon Benny Hill dans tout le magasin, la petite musique en moins. Vous retrouvez votre petit dernier la tête dans les boîtes de conserve. Vous vous baissez pour relever votre gamin tel un haltérophile et vous achevez vos lombaires. Vous constatez alors que la cliente aux enfants sages vous regarde, tout comme la moitié du magasin. Elle vous adresse un petit sourire… qui vous semble suffisant ?

Vous avez perdu votre caddie-voiturette. Vous le cherchez un enfant sous chaque bras. Ils vous disent que vous êtes méchante, pas belle ou que vous sentez mauvais (il faut dire que vous avez beaucoup transpiré en faisant vos courses).

Vous avez retrouvé votre chariot et il est désormais dans les starting-blocks. Vous patientez, le plus dur est derrière vous. Mince, plus de sacs à cette caisse.  Vous allez chercher bonheur deux caisses plus loin. A votre retour, votre caddie a fait machine arrière et une sorcière a déposé ses articles sur le tapis.  Vous lui signalez gentiment qu’elle a malencontreusement pris votre place. Réponse: vos articles n’étaient pas sur le tapis.  Vous avez des envies de meurtre.

L’hôtesse a déjà commencé à passer vos articles et vous n’avez pas encore fini de décharger votre chariot. Vous essayez de suivre le rythme…enfin surtout de rattraper votre retard. Pas facile de tout caser dans la super-voiturette!

En cherchant votre carte de fidélité /d’identité /bancaire, vous retrouvez votre liste. 

Vous achevez vos courses…enfin.  

Dans la file interminable de voitures, vous espérez quitter l’enfer au plus vite.  Soudain, le flash… Vous avez oublié LE truc indispensable à chéri chéri.  

Vous vous exclamez: « P… De…M… ».

 Vos enfants ont entendu, c’est sûr !

 

 Jai dû alléger mon texteTrop de mauvais souvenirs à raconter 😉! 

N’hésitez pas à raconter vos anecdotes personnelles en commentaires… Les bons moments comme les mauvais. 

3 commentaires sur “Récit : les courses terrifiantes de madame Padbol.

  1. Quand tu vas faire les courses sans caddie avec un seul et unique sac (bah oui tu as prévu de faire des petites courses ..). Mais la tentation et l’apéro prévu le soir font que tu ressors du magasin hyper chargee obligée de faire 3 pauses avant d’arriver à ta voiture garée super loin LOL

    On pourrait aussi appeler ton histoire .. un vaccin supplémentaire anti enfant 😉

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    1. Oui mais j’en avais aussi sans enfant. Du style quand une personne non handicapée te passe devant parce qu’elle a la carte d’invalidité de la personne pour laquelle elle fait des courses et que la petite hôtesse toute mignonne se laisse avoir… Bon j’avoue, j’étais enceinte de 7 mois.
      Sinon moi je tente parfois les petites courses sans cabas et ça dégénère souvent. Genre jonglerie et acrobaties avec mes articles.

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